Voici deux textes, anciens mais qui me ressemblent toujours
PROVINCIALE
Elle s'était trompée de vie comme on se trompe de rue
Pas de plan, de la pluie et la vie comme un tourment
D'avenues en venelles la ville avalait les gens
Et la belle damoiselle, de sa province venue
Avait vue sur la Seine quand la scène cessa.
Lassée du blizzard qui balayait ses yeux
Elle prit l'autobus jusqu'à la place Jussieu
Où sa vie se sauva comme un vaisseau sans mât.
Paris, Paris, ma ville, mon idylle
Tu as croisé mon regard
Je t'ai offert ma vie
Elle portait sa drôle de vie comme on porte un dos nu
Pas de bagages, du bagou et le goût de l'envie.
D'aventure en vétilles la fille errait ainsi
Promenant son minois au hasard des grands rues,
Attirant les regards de la gent masculine.
Son atelier à deux pas sous les toits de Paris,
C'est un univers de peintures qui égare l'ennui
Lorsque l'art germe en elle comme une force divine.
Paris, Paris, ma ville, mon idylle
je peints ton regard
En goutant la couleur de tes nuits