L'AGE D'OR DE MONTPARNASSE
Samedi dernier j'ai visité une exposition originale au Musée Zadkine qui réunit pas moins de 40 artistes sur le thème de la forêt.
Voici ce que dit le Musée de son Artiste-Peintre et ce que fut un bout d'histoire des ateliers de peintres dans le quartier de Montparnasse :
"Au début du XXè siècle, les artistes quittent Montmartre pour Montparnasse, où ils se trouvent des ateliers à moindre coût : Modigliani, Soutine, Foujita, Kisling, Léger, Picasso et bien d'autres encore viennent s'établir dans le quartier, donnant naissance à la fameuse Ecole de Paris dont Zadkine est l'un des représentants".
"Zadkine est une des apparitions curieuses de Montparnasse, né à Smolensk (sic) en Russie et vivant à Paris depuis 15 ans, il a su assimiler à son physique ce caractère international et toujours en mouvement qui imprègne les habitants du quartier artistique de Paris. Guillaume Apollinaire, le poête de l'imprévu et du pittoresque, disait que Montparnasse était le nombril du monde. Apollinaire exagérait peut-être, mais pour ceux qui y habitent, Montparnasse est certainement la capitale de Paris;" écrivait Tristant Tzara.
"Effervescence artistique, cosmopolitisme, et vie nocturne caractérisent l'âge d'or de Montparnasse. Artistes, collectionneurs et marchands se retrouvent dans les nombreux cafés du quartier".
"Mes visites à la Rotonde étaient quotidiennes rapporte Zadkine, il s'y était lié d'amitié avec Modigliani, avec qui il a partagé "le temps des vaches maigres" (en 1918). "on s'asseyait aux terrasses des bistrots, Modi faisait des portraits de voisins de table qu'on leur donnait pour avoir un franc" ; au café du Dôme, il renconre Picasso qui l'invite chez lui à voir ses peintures, Survage qui lui montre ses Villes, Delaunay, Brancusi ; à la Closerie des Lilas, lieu de réunion des poètes et écrivains, il y fait connaissance d'Apollinaire et de la Baronne d'Oettingen qu'accompagnait son frère, le peintre Serge Férat, d'henry Miller : après guerre, c'est au Select que Zadkine se réunira avec ses amis".
Parcours scénographique divisé en 3 temps : "La Lisière", espace de liberté ou d'ensauvagement - "La nature matrice de la forêt", "La Genèse" et pour finir nous sommes invités à nous engouffrer dans les "Bois sacrés, bois dormants", tirés des rêves de Zadkine.
"Ses oeuvres frôolent le surréalisme, avant de prendre leur envol dans une quête d'absolu jamais aboutie." Quand il arrive à Paris en 1922, plus de 10 ans après l'invention du cubisme, il poursuit sa formation artistique (déjà bien entamée aux Beaux-arts de Genève, en Italie où il découvre les grands maîtres italiens), et s'inscrit dans la classe d'Antoine Bourdelle à l'Académie de la Grande Chaumière jusqu'en 1927. Il est très proche de Picasso. Il s'imprègne naturellement des différents courants d'avant-garde comme le cubisme et le primitivisme et fréquente régulièrement les ateliers des sculpteurs. Il travaillera sans cesse à la poursuite d'une réalité insaisissable".
"L'oeuvre de Zadkine met en valeur la matérialité vivante caractéristique de ses sculptures et leur lien organique à la forêt".