LE RENOUVEAU DU PRINTEMPS

Je ne sais pas ce qui se passe ailleurs dans le monde, exceptée cette infernale canicule qui écrase l'Inde et le Pakistan, et qui ne présage rien de bon si rien n'est fait pour le climat ; mais ici, dans cette pseudo douce France, rien ne va plus. Cette ambiance juste avant les législatives est nauséabonde, écoeurante, totalement clivante. Tous des vendus !!

Alors que reste-t-il pour inviter son esprit au vagabondage ? Tout le reste, tout ce qui tient encore la route. L'état amoureux, les voyages, la culture, la bonne chère, ce petit plus qui permet de largement s'évader - j'ai volontairement zappé le prestigieux Festival de Cannes qui ne concerne pas le petit peuple - non, vraiment tout le haut du panier. Je me suis attardée exceptionnellement sur l'arrivée de Tom Cruise sur la Croisette, car saluée par les Alphajet de la Patrouille de France qui ont fait leur show bleu-blanc-rouge pour lui rendre hommage sous les cris et les applaudissements. Ca va, on n'est plus dans les années 60, les jeunes filles ne se sont pas évanouies.

A part ce fait divers, que reste-t-il pour se sentir vivant et heureux sur cette pauvre planette Terre ? Tout ce qui nous permet justement de nous sentir vivant, en forme, épanoui, heureux, prêt à explorer l'univers en "allant se poser sur le rebord du monde pour voir ce que Dieu en a fait". Je trouve cette phrase si jolie, pas de moi hélas ! Je me devais de vous la restituer. Alors je suis allée volontiers m'asseoir sur le rebord du monde, observer, me demandant quelles missions je pourrai accomplir.

Cela a débuté début mars avec le jardin-potager au-dessus des bureaux et dont je suis la Présidente. Comme j'ai une certaine idée de ce qui se pratique où non au jardin ayant vécu à la campagne dans deux villages de mes Hautes-Pyrénées chéries, et que je ne suis pas souvent d'accord avec ma collègue qui chapeaute depuis le début ce projet, qui est bien abouti à ce jour, je remets souvent en question ce titre de Présidente "en carton". Parce que j'ai décidé une bonne fois pour toutes de faire fi de tout ce qui entrave ma bonne humeur. Sauf présider, je passe du temps à entretenir, arroser et surtout, surtout, regarder avec admiration pousser cette multitude de végétaux, dont certains ont démarré en godets dans nos appartements transformés en jardinerie. Nous sommes 5 collègues très investis et ça se voit ! Cette année a été une année à fraises, j'en ai beaucoup beaucoup dégusté, directement cueillie et portée à ma bouche, en remerciant la nature de tant de générosité.  J'ai pu réaliser quelques tartes, mon fils Hugo pourrait vous dire à quel point la dernière avec adjonction de mascarpone était une tuerie. Et nous démarrons depuis une semaine la récolte des haricots verts, idem, à foison. Je vous livre quelques clichés pour mettre des images sur mes mots :

Comme les oiseaux viennent depuis un an que le jardin existe, je suis tombée sur une cagette de facture portugaise, colorée, parfaite pour ma réalisation : un petit poste de ravitaillement, auquel je suspends une boule de graisse et de graines.

La partie potagère au début de ce printemps, le thym était en fleurs, tout pousse à son rythme, les fleurs se succèdent. 

A gauche les fraises, qui se terminent, ça été une année à fraises,  miam, les bonnes tartes que j'ai pu
réaliser le week-end. Fabuleusement délicieuses. Le concept de ce jardin-potager était de n'utiliser aucun engrais, aucun pesticides dont sont remplis nos fruits et légumes. Merci l'Europe de prendre les mauvaises décisions. 
Une designer est venue il y a un an restructurer à cet étage, côté bureaux, les toilettes pour femmes, avec des autocollants pédagogiques expliquant ce qu'est la récupération d'urine pour fertiliser naturellement. Nous avons donc un placard dans lequel trône un arrosoir spécialement conçu pour nous et dans lequel nous faisons pipi, dilué largement avec de l'eau : nous sommes deux à nous en servir, le dégoût se lisant sur la têtes des collègues. Et toutes les 3 semaines nous fertilisons notre jardin-potager. Nous on s'en fiche que la guerre en Ukarine crée un embargo sur les engrais, le nôtre est naturel et tout pousse magnifiquement bien. C'est de la guerre qu'on ne se fiche pas. Incroyable que je parle encore à cette heure-ci de son existence. Rien qu'avec nos haricots verts, il y en a tellement encore cette année que nous pourrions en nourrir des bouches d'ukrainiens qui subissent tant de privations.

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Donc, ici c'est le coin des fraises, des tomates, des haricots verts, sauge, petits pois, etc...

La flèche du clocher, qui culmine à 58 mètres, de l'église Saint-Pierre de Montrouge vient d'être finie d'être restaurée, comme à l'origine, elle est juste magnifique. La réidification a été réalisée à l'identique comme en 1863, avec une pierre d'une carrière de l'Oise.

Gentil coquelicot Mesdames, gentil coquelicot Messieurs, dit la chanson....

Les abeilles et les bourdons se disputent les plantes, jamais vus autant, c'est beau toute cette nature que nous avons créée...

Nous avons un pied de vigne.... Après on n'est pas dans le Sud-Ouest, à l'origine c'était pour créer une treille, pas du Château-Margaux !!

Ma rose-trémière a bien grandi depuis cette photo. Elle me rappellera à tout jamais le studio
aux Sables d'Olonne, la Paracou, la grande plage, Noirmoutier, la Vendée et son charme exceptionnel.

C'est sympa tous ces rondins qui nous ont coûté juste le transport, la D.E.V.E (Direction des Espaces Verts) nous a généreusement offert tout ce bois, pour y déjeuner, se poser. Bon, au bout d'un moment nos fesses nous disent, STOPPP !

Faut imaginer que là, précisément, nous sommes au 5ème étage de notre immeuble, et qu'en-dessous il y a 4 étages de bureaux ainsi qu'un RDC avec bureaux et accueil.

Nous pouvons amender le substrat avec la récupération d'urine donc, ainsi que le compost. Nous avons
suivi une formation en juin 2021 et incité nos collègues à venir déposer leurs déchets alimentaires. Parfois nous avons des surprises. Il y a quelques jours nous avons découvert un reste de nouilles. L'an dernier un oeuf entier pourri. Et je ne parle pas de mes déchets que je transporte dans les bus le matin pour me rendre au travail. Bien qu'enveloppés et même surenveloppés, j'ai un peu honte quand l'odeur d'oignon forme comme un halo autour de moi. Déjà que le matin à 6h45 vous sentez pas mal de "culs pas lavés" vous rajoutez ce que je viens de décrire, là je me lève et j'ouvre toutes les fenêtres du bus. Je réveille les grincheux endormis, et je me marre. Quel cirque.... 

Nous avons une plate-bande extrêmement bien fournie en herbes aromatiques avec diverses variétés de menthe, comme la menthe-ananas et la sauge-ananas, plein de basilic, ciboulette, persil, du thym qui sent bon la Provence...

Lorsque je monte au jardin pour arroser, cueillir des fraises, des haricots, des petis pois, des herbes aromatiques, etc... je regarde les abeilles, les papillons, ce bout de nature en plein 14ème arrondissement parisien me transporte ailleurs. Parfois je dois me secouer un peu les plumes et me dire : "Dis-donc ma grande, tu as un secrétariat à faire tourner....". C'est dur de repartir au bureau. Dans une des vitrines de mon bureau justement, plein d'enveloppes contenant des graines, on n'a pas pu tout semer même si l'espace est généreux. Je prends des tonnes de photos, au fur et à mesure que le jardin s'épanouit, nous sommes tous admiratifs de cette terrasse végétalisée et fiers du travail que nous avons accompli.

Dans un autre genre, les expositions c'est bien aussi. Concernant l'avant-dernière juste le temps de vous dire en 2 mots : cette exposition de Banksy, c'est de la bombe... Déjà par la choix du lieu, tellement bien mis en scène que l'on ne se trouve plus dans une galerie d'art mais dans un vieil entrepôt. Tout y est, l'atmosphère du lieu, la partie en sous-sol qui reconstritue à merveille des bouts de murs, de trottoirs, puis le son, la vidéo, Banksy vendant ses toiles à New-York. Si vous passez par Paris, à voir, et le quartier est assez génial. Donc coup de coeur.

 

Cette oeuvre, La jeune fille triste, du célèbre street-artiste de Bristol, a été réalisée en 2018 en hommage aux vicimes des attentas du 13 novembre 2015. Le verdict est d'ailleurs tombé hier, les prévenus, ce qui reste des terroristes, ont pris perpète avec une peine incompressible. Bref, pour la petite histoire, cette oeuvre était peinte au pochoir directement sur une porte de la salle de concert le Bataclan, où les barbares ont massacré une centaine de braves gens, baignant dans le sang des uns et des autres au creux de la fosse de cette salle. Huit bonhommes sans foi ni loi se sont pointés une nuit de janvier 2019, à 4h00 du matin, garant leur camionnette blanche aux plaques dissimulées dans le passage Saint-Pierre Amelot (par lequel de nombreux spectateurs du Bataclan avaient fui l'attentat) en sortent un groupe électrogène. Trois hommes masqués découpent les gonds à l'aide d'une disqueuse puis découpent la porte de secours. En moins de 10 mn ils volent l'oeuvre sans savoir pourquoi le commanditaire la voulait absolument, ils n'avaient jamais entendu parler de Banksy, pas plus que l'avocat du découpeur de porte. L'oeuvre est estimée aujourd'hui à un demi million d'euros. Forcément, s'en suit un état d'indignation car cette oeuvre est le "symbole de recueillement et appartenant à tous, riverains, Parisiens, citoyens du monde, nous a été enlevé". L'enquête qui s'ensuit est à la hauteur de l'émoi suscité par ce vol et une information arrive en 2019 : trois hommes sont soupçonnés d'avoir cambriolé un magasin de bricolage 12 jours plus tôt, pour matériel volé correspondant à celui utilisé en janvier 2019. Je vous passe les détails, écoutes téléphoniques des suspects, traçage de la porte depuis le vol, son parcours menant en Isère, le Var puis Tortoreto dans les Arbruzzes italiennes, une ferme de Sant'Omero. La jeune fille triste y sera découverte en juin 2020. Les hommes disent être juste des exécutants, le commanditaire avait gané 7,5 millions d'€ au loto, créant une marque de T-Shirt de luxe "BL1.D", joli jeu de mots, dont la signature est un véritable lingot d'or de 18 carats cousu sur l'encolure. Bilan aujourd'hui, la restitution de l'oeuvre aux propriétaires de l'immeuble du Bataclan est contestée en cassation par le gestionnaire de la salle de spectacle, repris par la Ville de Paris, chacun se disputant la propriété. Et les exécutants comme le commanditaire risquent de prendre cher. Verdict le 23 juin prochain...Quelle histoire ! 

Et bien les amis, ce fut un plaisir de partager à nouveau avec vous. 

Passez un bel été et soyez heureux de tout le miel que vous offre la vie.