INCREDIBLE INDIA

Depuis ma fenêtre du bureau, un ciel gris clair, comme c'est souvent le cas à Paname, et plein de nuages partant tous dans la même direction. c'est bizarre, ça sent presque l'automne. Dans ces conditions, pas le temps de déprimer, je m'évade sur place. Ce qui me vient à l'esprit, une image couleurs en 3 D, une parmi tant d'autres bien gravée. Et comme les radios parlent beaucoup de l'Inde en ce moment à cause des pluies diluviennes.... la mémoire se met en marche, et rien que pour vous.....

"C'est la fin de notre voyage en Inde. Au départ nous étions 4 amis, ma meilleure amie et un de ses amants, son cousin, Pierre & moi. A la fin du voyage, ne restait plus que le cousin Pierrus et moi. Oh ! en Thaïlande, il avait bien tenté quelques approches nocturnes puisque nous partagions le même lit par souci d'économie. C'était un ami, pas un futur amant. Je ne lui ai jamais rien cédé et notre amitié n'en fut que plus profonde et plus riche. Donc, disais-je, c'était la fin du voyage, nous étions à Bombay, sud de l'Inde et dernière destination avant le grand départ pour la France. Nous nous sommes baladés tout l'après-midi au milieu d'une foule compacte, mêlée à des pousse-pousse, des buffles, des vaches léchant goulument les affiches délabrées sur les murs crasseux. Aux bruits de la ville, une mélopée indienne sortie d'un haut-parleur nous enveloppe, quand le bruit strident des klaxons de bus emplis de voyageurs nous écorchent les oreilles. Au rythme intrépide de la ville se mêlent les odeurs putrides des égouts contrastant avec les parfums ambrés échappés des échopes. Le soleil plombe la ville. Nous marchons sans parler, pas besoin, tout est là, il suffit de prendre. Nous longeons la mer de Malabar, nostalgiques de ces trois mois totalement magiques. Assommés par la chaleur, nous entrons dans un petit salon de thé so british ! Nous commandons un tchaï, du thé au lait de buflesse dans lequel ont cuit et recuit du sucre de canne, de la cardamone et du gingembre. D'une couleur caramélisée et un gôut unique, jamais retrouvé ailleurs qu'en Inde. La porte du petit salon de thé est largement ouverte au spectacle de la rue, au-dessus de nos têtes les pâles en bois d'un fan (ventilateur) brassent l'air chargé d'un passé colonial que l'on sent tout proche. Les serveurs tout de blanc vêtus et portant le turban ont quelque chose de suranné qui ne trahit pas l'ambiance dans laquelle nous baignons avec délice. C'était notre dernier après-midi à Bombay. Le soir nous avons dormi à l'armée du Salut et, surprise, les hommes d'un côté, les femmes de l'autre. C'était drôle !