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La boîte de Pandore
9 février 2021

DEMAIN LEUR APPARTIENT !

 

 J'aime beaucoup cette phrase extraite du film indien "The white tiger" 2021, inspiré du roman best-seller du New-York Times et lauréat du prix Booker en 2008 : "Je suis juste celui qui s'est réveillé alors que vous continuez à dormir". Un film made in Bollywood qui raconte l'immense fossé qui s'est creusé entre les riches et les pauvres, ceux qui ont un gros ventre, et ceux qui en ont un petit... Les premiers se faisant porter par les seconds, pieds nus tirant une charrette à bras en courant. Sacrée synchonicité avec ce qui suit...

Juste encore un parallèle avec cette affiche sur les kiosques à journaux en ce 4 février 2021.

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Si l'on en croit toutes les actions qu'ils mènent avec hardiesse, la planète serait constellée de jeunes enfants dont le niveau de conscience serait bien plus élevé que leurs aînés, voire tous les chefs d'étas réunis qui règnent en maîtres sur cette planète-terre. En effet, ces enfants oeuvrent en matière d'environnement notammment contre la déforestation grandissante et toujours plus préoccupante, la pollution, mais s'interessent tout autant aux droits fondamentaux que nous devons à tous nos enfants. Qu'ils soient issus de pays sous-développés ou si développés que ces mêmes droits y sont autant bafoués. Une injustice qu'ils comptent non seulement dénoncer à la face du monde pas seulement par la circulation de la parole mais bien par des actes concrets ; et cela fonctionne puisque tous leurs souhaits et plus particulièrement leurs actions qu'ils mènent à bien convergent vers un même but : le bien vivre ensemble en considérant que nous sommes tous égaux en droits.

Vous me direz, la France est bel et bien le pays des droits de l'Homme et qu'en est-il de notre devise qui s'inscrit sur le fronton de chaque école, mairie, etc... La liberté, l'égalité, la fraternité, qui n'en rêve pas ?

Un film documentaire "Demain est à nous" de Gilles de Maistre (2019) diffusé la semaine dernière sur la chaîne de télévision française Canal + et encore actuellement, a eu une résonance toute particulière dans mon for intérieur. Ce film retrace le parcours exemplaire de nombreux enfants disséminés par-delà les continents et qui se sont faits remarquer par leurs courageurses initiatives militantes.

Un exemple : le jeune Arthur Soufflet qui réside dans le Nord de la France, aujourd'hui 11 ans. Il raconte que très jeune, vers l'âge de 5 ans, il part en vacances avec ses parents et ne comprend pas pourquoi le monsieur est assis à même le sol et vit dans la rue. Ses parents tentent une métaphore qui ne le convainc pas. Un peu plus tard, billes en tête, il décide de venir en aide aux sans domicile fixe, révolté de voir des gens vivre dans la rue, et assimile vite que sa contribution ne se fera pas sans quelque monnaie sonnante et trébuchante. Pour ce faire, il décide de peindre des toiles, abstraites, puis de les vendre afin d'acheter un peu de nourriture aux sans abri, un Panini à réchauffer à la boulangerie, qu'il a avertie au préalable, une bouteille d'eau, une couverture de survie, des chaufferettes en période hivernale, maraude qu'il accomplit accompagné de sa maman. Son action n'est pas passée inaperçue auprès des édiles, de la population. Il a par exemple été invité dans une librairie où deux célébrités à la sortie de leur livre respectif participaient à leur signature. Mais le public s'en est plus ou moins détourné afin d'acheter les toiles d'Arthur qu'il avait accrochées et exposées. Son souhait le plus cher dans un futur proche ? Ouvrir une maison pour accueillir ces sans abri, lesquels se montrentt fort émus par les actions répétées de ce jeune garçon qui s'est donné pour mission de vie de leur venir en aide.

 Cependant, il n'est pas le seul à nous donner des leçons de vie. Ainsi en Inde, à New-Delhi, la jeune Heena, enfant des rues comme des milliers qui errent parmi les bidonvilles, a eu l'idée de retranscrire dans un journal gratuit la vie quotidienne et effrayante de tous ces enfants qui bravent tous les dangers, font preuve de courage, exploitent leur ingéniosité pour survivre. L'O.N.G .Chetna a permis la réalisation et la diffusion du journal Balaknama, tiré à environ 10.000 exemplaires, gratuits et distribués dans la rue. La jeune Heena va à la rencontre des enfants des rues afin de recueillir des témoignages qui feront l'objet de futurs articles dans son journal. Lorsque l'on connaît New-Delhi, qui de ce que j'en ai vu il y a fort longtemps n'a guère changé, la pollution en prime, j'éprouve une telle fierté devant tant d'humanité. De tous petits être fragiles susceptibles de mettre au pied du mur les plus grands Chefs d'états de ce monde. Quelle bravoure !

Le film nous brosse aussi le portrait d'Aïssatou, 12 ans, qui intervient afin de dénoncer mais surtout empêcher les mariages forcés dans son pays, La Guinée. C'est lorsqu'elle a appris que sa meilleure amie allait être mariée de force qu'elle a décidé d'agir pour faire changer les mentalités, dans les écoles, sur les marchés, etc grâce à son groupe "Les jeunes filles de Guinée"". Elle prend la parole dans les classes et s'adresse aux jeunes filles afin de les sensibiliser à ce qui ressemble à une tradition alors que le mariage précoce est interdit par la loi. Sur les marchés, des mères reconnaissent son engagement et le message clef, tandis que de hommes ont arrêté leur voiture pour écouter le discour d'Aïssatou, éberlués. Et elle a cette phrase incroyable : "Pourquoi ce n'est pas pareil pour les garçons, pourquoi on ne les oblige pas ?". Pourquoi nous subissons ces violences ?". Elle les incite à étudier pour obtenir un travail et une vie qu'elles auront choisie, et surtout, à refuser un mariage avant l'âge de 18 ans.  Elle a 12 ans. A son âge je jouais ecore à la poupée Barbie. Grâce à son action, sa détermination, 16 mariages forcés furent évités tandis que la loi du pays autorise les jeunes filles à prendre un époux dès leur 18ème année. La future épousée du film, 14 ans, est en larmes lorsqu'elle réalise qu'elle vient d'échapper aux griffes de son trentenaire de cousin et au funeste destin échaffaudé par sa famille.

Mais n'oublions pas de nommer la non moins célèbre Malala, jeune fille de 11 ans qui oeuvre afin que les jeunes filles puissent suivre les programmes scolaires au Pakistan. Sauf que le postulat de base pour les en empêcher est le même qu'en Afghanistan, à quoi bon éduquer les jeunes filles sinon à les autoriser à organiser leur système de pensée, à apprendre à s'imposer, à renvendiquer des droits et notamment leur libre arbitre. Ceci s'appelle la démocratie. Alors forcément, Elle a agacé au plus haut point les hautes autorités de son pays et a même échappé à une tentative d'assassinat. Sans doute avait-elle dépassé les bornes voir exacerbé leur seuil de tolérance. Toujours dans le combat, "elle demande au Chef de l'Etat de faire de l'éducation une priorité et obtient même le prix Nobel de la Paix en 2008 en devenant la plus jeune lauréate de l'histoire".

Toujours plus haut, toujours plus fort, José Adolfo à 7 ans lorsqu'il observe ses camarades de classe et l'utilisation de l'argent destiné à leur déjeuner qu'ils n'utilisent pas à bon escient. Sauf que tous n'ont pas la chance d'aller à l'école et se voient dans l'obligation d'aller mendier quand ce n'est pas du temps consacré à un travail esclavagiste. Son dernier constat concerne le tri des déchets qui n'est a priori pas la priorité des péruviens. Lui vient alors l'idée de créer une banque un peu spéciale en demandant à des entreprises de recyclage de prendre en charge les déchets qui leur sont vendus et que les enfants apportent contre rétribution : l'ouverture d'un compte bancaire. "Les recettes alimentent directement les comptes des enfants" qui ont rapporté 6kgs de déchets recyclables + 50 cts d'euros mensuels. Son approche est coopérative, il inclut tous les enfants ce qui rend très fier son père qui dit avoir beaucoup appris de son fils. Non seulement les enfants apprennent à trier leurs déchets à la maison qu'ils déposeront ensuite dans un point de collecte, ils gagnent de l'argent, peuvent être scolarisés et alimentés correctement. Tout en apprenant à économiser. Judicieux non ?

Je vous parlerai ensuite d'un prix spécial destiné à des enfants choisis pour le type et la concrétisation de leurs nobles actions, car ces jeunes êtres ne se contentent pas de dénoncer, ils agissent, laissant dans une totale sidération les adultes et leur monde. Ils pensent déjà au monde de demain, celui que nous allons leur laisser. José Adolfo  fut le lauréat 2018 du Children's Climate Prize. Ces jeunes ont tous en eux la foi de l'Autre, du sens de la vie, de l'économie, de la planète, des droits qu'ils acquièrent dès leur naissance, du vivre ensemble, et tellement d'empathie pour leurs semblables que nous ne pouvons qu'être admiratifs.

Je vous souhaite comme moi d'être émerveillé(e) par ces belles âmes. Cela contribue largement à nourrir et réjouir mon insipide quotidien peuplé d'âmes sans âme, et pas par le moindre des défauts, sans empathie aucune....

J'ai éprouvé une envie irrépressible de mettre en avant les actions exceptionnelles, militantes, humanistes qui ont germé dans les esprits sains de ces chères petites têtes blondes, de les relayer. Et cela me permet de faire le lien avec l'actualité qui frappe partout à coups de virus, dans le monde, en Europe, en France. Ce que nous traversons depuis bientôt un an est un véritable cataclysme, tout est chamboulé, notre économie est à genoux, suppliante comme bon nombre de corporations moribondes. Psychologiquement, c'est difficile de se dire que ce dimanche soir 31 janvier le couperet va encore tomber pour un 3ème confinement. Lorsque je vois dans le film précité la force mentale de ces jeunes qui n'ont pas le quart ni le tiers des privillèges dont nous nous goinfrons mais qui se battent, contre vents et marées, contre des gouvernement apathiques, des sociétés hantées par le pouvoir et l'argent, ce nerf de la guerre qui pourrit tout sous son passage.

Alors de grâce, oui, nos libertés individuelles en prennent un sacré putain de coup. C'est dur. Mais arrêtons de penser individuel, pensons collectif, arrêtons de commencer nos phrases par "moi je", arrêtons de nous plaindre, de gémir, de larmoyer et soyons SOLIDAIRES comme le sont ces enfants. Montrons à la face du monde que l'être humain est encore capable de faire montre d'une belle FRATERNITE. J'ose en tout cas l'espérer.

La finalité de ce message n'est pas uniquement de relayer en substance ce que raconte déjà le film-documentaire, les médias s'en sont amplement chargés avant moi et l'ont très bien fait. Il fait juste écho à un quotidien qui me paraît de plus en plus insupportable : chaque matin je prends le bus 96 pour me rendre sur mon lieu de travail et j'adore regarder les vitrines, notamment celles du Bazar de l'Hôtel de Ville (B.H.V.). Le paradoxe de ce très beau magasin ce sont les pauvres gens, ces sans abri qui trouvent refuge pour la nuit devant les portes de l'édifice. Et curieusement, l'homme de ménage qui est chargé de préparer le pas de porte de cet antre de la consommation avant son ouverture n'a pas besoin de demander que la place soit libérée. 7h15, les yeux encore emplis de sommeil, les sans abri plient leur maigre literie, ramassent leur sac de fortune et prennent le large, d'un pas lent. Afin d'errer la journée durant. Dans une totale indifférence. Un peu plus loin sur une bouche d'aération un homme dort à même le sol, un petit sac sous la tête en guise d'oreiller. Et encore un autre un peu plus loin. Je pourrais faire ma maraude dans le quartier, puis les suivants et ne cesser de compter, trouvant par-ci par là des êtres humains, livrés à eux-mêmes, dans une immense solitude. Alors, ce n'est qu'un triste constat, je n'ai pas la prétention de porter toute la misère du monde sur mes épaules. Je m'interroge seulement sur le sens de nos vies. Tandis que des enfants ont assez d'imagination pour mettre en oeuvre de si nobles actions visant à aider tout naturellement leurs semblables, et secouer les consciences de tout un peuple.

Ma vie d'être humain file sans que j'aie la moindre idée de ce que je pourrais inventer à mon tour. Quelque chose de simple mais d'efficace. Je suis spectatrice d'un incroyable naufrage humain. Aussi, comme j'ai l'habitude de le faire, j'aimerais que chacun d'entre vous imagine, un soir d'hiver parmi tant d'autres, il fait froid, il a neigé, l'espace public est glacial et humide, l'inquiétude qui règne la nuit tombée dans les recoins des rues de chaque ville où il n'y a pas assez de toits pour abriter ceux qui n'en ont pas...

Le 21ème siècle ne devait-il pas être spirituel ? Humaniste ?

Puissions-nous tous atrapper et être atteints du même virus.... de l'Amour. Dans tous ces états.

In fine, un petit moment de grâce, juste pour vous faire partager mon kif du moment, même si ce groupe Massive Attack ne cesse de m'étonner depuis les années 90. Forcément, ça m'enchante, l'Inde, qui me poursuit et me rappellera toujours cet inoubliable voyage de 3 longs mois que je retrouve musicalement parlant en écoutant :

Nusfrat Fateh Ali khan - "Musstt Musst" (Massive Attack Duck Pond dub), cette version tout particulièrement de 5,44 mn

Capture à écouter sans modération et qui fait du bien en cette période si troublée....

 

Adishatz

 

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